L’association des Français d’origine arménienne et de leurs amis dans le grand Ouest de la Bretagne aux pays de Loire
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Sauvetages. par Georges Kevorkian *
Avril, Mai 1911
L’empire ottoman, depuis juillet 1908 est aux mains des “jeunes Turcs” qui ont renversé le régime du sultan Abdul
Hamid (le “grand saigneur”) promettant la mise en œuvre de la constitution libérale de 1878, jamais appliquée.
Des troubles éclatent en Cilicie où les nationalistes Turcs, de crainte que cette constitution leur fasse perdre leur
prééminence vis-à-vis des autres communautés non musulmanes, notamment des Arméniens fortement
implantés dans cette province, s’en prennent à ces derniers qui sont ainsi l’objet d’une terrible oppression. Les
missions chrétiennes de la région ne sont pas épargnées.
Alertés, les pays occidentaux dépêchent leurs navires de guerre pour aider, secourir leurs ressortissants et les
communautés arméniennes. La France n’est pas en reste: l’escadre légère de Méditerranée, sous les ordres du
contre-amiral Pivet, rallie le golfe d’Alexandrette. On assistera alors à une opération d’ingérence d’humanité en
territoire turc...
Septembre 1915.
La “grande guerre” a éclaté en aout 1914 : l’empire Ottoman s’est
allié aux empires allemand et austro-hongrois pour combattre les
pays de “l’entente” : Grande-Bretagne, Russie et France.
La troisième escadre de la flotte de combat française en
Méditerranée, sous les ordres du contre-amiral Darrieux qui vient
d’assurer l’intérim du vice-amiral Dartige du Fournet appelé à
remplacer le vice-amiral Boué de la Peyrère à la tète de l’armée
navale, surveille les cotes syriennes . Le gouvernement turc a décrété
l’extermination de sa population arménienne.
Des villageois arméniens de la région du mont Moïse (moussa Dagh),
en bordure du golfe d’Alexandrette, sont acculés sur la plage: leur
héroïsme face aux soldats turcs ne peut tenir encore plus longtemps.
Les marins français vont sauver ces Arméniens en les recueillant sur
leurs navires et en les transportant dans des camps de réfugiés à
Port-Saïd. On assistera alors à une opération de sauvetage de quatre
mille Arméniens, remarquablement organisée par la marine
française...
Ci dessous :groupe de réfugiés arméniens entourés de marins de
l’équipage sur le pont.
* auteur de : “la flotte française au secours de Arméniens (Marine éditions)
Ci dessus: le chef arménien Pierre Demlakian,
entouré des marins de l’équipage du Desaix,
examine à la jumelle le déroulement des
événements sur la plage
ci-contre (à gauche)
Eugéne Kernaleguen
Marin douarneniste
ayant participé au
sauvetage des
Arméniens du
Moussa Dagh.
La prise de vue a été
réalisée à Port Saïd
Nous recherchons des descendants des marins ayant participé au sauvetage des Arméniens du Moussa Dagh , merci de nous contacter