L’association des Français d’origine arménienne et de leurs amis dans le grand Ouest de la Bretagne aux pays de Loire           Partir à l'aventure, découvrir le pays de mes ancêtres, faire de l'humanitaire... Voilà ce qui me motivait au départ pour  m'engager dans une mission humanitaire en Arménie.   Mais j'ai découvert bien plus, bien plus que tout ce que j'imaginais. J'ai rejoint  la Diaspora Arménie Connexion ( la DAC ) en postulant par internet, et ma candidature a été retenue. Dès lors, tout s'est enchaîné,  à  commencer par le week-end d'intégration. Le but était de passer deux jours dans un camping en banlieue parisienne pour nous  préparer mentalement aux conditions d'un séjour humanitaire, nous permettre de mieux cerner notre mission, nous faire choisir notre  projet, créer des liens entre les différents membres qui se rencontraient pour la plupart pour la première fois... On avait le choix entre  deux villages, l'un en Arménie, l'autre au Karabakh. J'ai préféré aller à Metz Taghlar, au Karabakh aussi étonnant que cela puisse  paraître  car nous avions 10 heures de trajet en mini car et j'imaginais déjà toutes les photos que je pourrais prendre en traversant  ainsi l'Arménie toute entière! Ensuite, nous devions nous répartir en deux missions : l'une avait pour but de creuser une tranchée  pour apporter de l'eau en plus grande quantité au village (en collaboration avec le Fonds Arménien de France), l'autre consistait en  l'animation d'un centre aéré pour des enfants vraiment pauvres, qui n'avaient pas réellement connu de vacances. Etant à  l'époque  en train de passer mon BAFA, voulant être psychologue pour enfants plus tard peut-être, j'ai logiquement opté pour cette deuxième  mission. Pendant le week-end d'intégration, nous avons aussi découvert l'esprit de la DAC, nous avons dansé, mangé, chanté à  l'arménienne... J'ai tout de suite réalisé à quel point la solidarité est importante ici : alors oui, faire partie d'un groupe aussi génial,  pouvoir compter les uns sur les autres, ça donnait déjà envie de s'envoler avec eux pour l'Arménie. Et arrivé là- bas, on rencontre  des gens inoubliables, on aide des enfants, on partage des instants magiques, on découvre un pays magnifique, on s'entraide, on se  sent utile. Encore aujourd'hui, la nostalgie me gagne en y pensant ! Sur place, nous avons rencontré l'autre partie du groupe, des  Arméniens d'Arménie qui voulaient aider leur pays, et deux Anglaises d'origine arménienne. Ce mélange des cultures et des langues  était très enrichissant, et je pense avoir progressé en anglais ainsi  qu'avoir appris quelques mots d'arménien, et beaucoup de choses  sur la culture, le mode de vie là-bas! Et même si les conditions de  vie n'étaient pas des plus faciles au départ, je me suis rendu compte  qu'on s'adaptait à tout, et qu'on y prenait même goût : j'ai adoré  prendre ma douche derrière une modeste bâche en regardant les  somptueuses montagnes tout en grimaçant en me renversant un  seau d'eau froide sur la tête, j'ai fini par rire des toilettes sans  système d'évacuation et du feu qu'on devait faire pour brûler nos  papiers, je me suis habituée à dormir par terre. Parce que nous  étions un groupe, soudé. Par contre, quand je repense aux  conditions de vie des Arméniens du Karabakh, j'ai mal au cœur.  Niveau santé surtout, l'absence d'hôpital digne de ce nom, voire  même de dispensaire avec des médicaments m'a beaucoup  choquée. Mais eux le vivent sans doute mieux que nous, ils s'y sont  habitués. Pendant la semaine, nous ouvrions le centre aéré de 9h à  18h, avec 2h de pause le midi. Nous organisions des activités de  plein air ainsi que des séances d'activités manuelles autour du  thème du Voyage autour du Monde ; nous avions déjà tout préparé  en France. Nous travaillions souvent en binôme avec un/une  Arménien/enne pour traduire aux enfants le plus important, mais  parfois nous étions seulement deux Françaises. Et aussi étonnant que cela puisse  paraître, avec des mimes et des sourires, on peut presque tout faire comprendre  aux enfants ! A la fin, nous les avons encadrés pour organiser un grand spectacle,  et tous les parents sont venus. Tout le monde était très ému, les mères nous  serraient dans leurs bras pour nous remercier. En fin d'après-midi nous étions  parfois invités chez les habitants, j'ai adoré cette hospitalité, cette gentillesse.  Lorsqu'on se promenait dans le village, les gens nous offraient le pain qu'ils  venaient de cuire, nous invitaient, nous donnaient des fruits, des fleurs... Par  contre le soir, on sentait bien que les filles étaient moins libres de sortir que les  hommes dans le village. Mais bien entendu dans notre groupe, nous étions tous  égaux. Et le week-end, nous allions visiter des églises anciennes (si belles  qu'elles donnaient des frissons, en particulier lorsqu'un des Arméniens du groupe  chantait des chants religieux au beau milieu du silence), nous nous baignions  dans des cascades, nous découvrions le Karabakh... Tout ça dans une super  ambiance! C'est la tête remplie de souvenirs, le cœur lourd de quitter l'Arménie et  mes amis Arméniens et chargée de tonnes de délicieuses spécialités culinaires,  que je suis rentrée en France. D'ailleurs le retour est beaucoup plus dur que  l'arrivée. Car revenir d'un pays si pauvre, après une mission humanitaire aux  côtés d'enfants orphelins  à cause de la guerre ou malades mais sans possibilité  de guérison, et atterrir à Paris, centre de la consommation, c'est effrayant. J'étais  un peu écœurée de toute cette richesse gaspillée alors que tant de gens  pourraient être aidés. Mais maintenant, quand je repense à cet été, c'est avec le  sourire  LE BLOG NOIR ? © menezarat.fr   Un bel été, témoignage, par Gayané Sauvaget.